Les gestes barrière sont d’une importance indiscutable.
Cependant, il est à noter que les sources de contamination sont nombreuses et variées au vu de la multiplicité des gestes, des tâches et des déplacements accomplis au cours d’une journée de travail : interrupteurs, poignées de porte d’armoire, touches de la photocopieuse, du lave-linge, accessoires en salle de motricité, matériel pédagogique, toilettes et toute surface touchée susceptible d’être contaminée.
Et bien entendu, les contacts avec les enfants, dont les vêtements peuvent notamment être infectés.
Les risques sont plus importants encore pour les collègues qui effectuent des déplacements avec les enfants : car, lieu de restauration.
Les ATSEM prennent actuellement beaucoup plus de risques que pendant le confinement ou le déconfinement jusqu’aux vacances d’été.
Pendant le confinement, les ATSEM n’étaient amenées à travailler qu’une partie de la semaine. Maintenant, elles travaillent en présentiel à 100 %.
Pendant le déconfinement jusqu’aux vacances d’été, le protocole sanitaire était contraignant. Maintenant, il est assez «light».
Il y également beaucoup plus d’enfants dans les classes, dans les écoles. La distanciation physique avec les enfants n’est plus qu’une illusion.
En outre, les masques sont moins protecteurs. Les ATSEM ne disposent même plus de masques chirurgicaux.
Les ATSEM ayant fait le choix (écologique) d’utiliser les transports en commun pour se rendre à leur école sont également plus exposées. Les bus et trams sont bondés pendant les heures de pointe. Le port du masque n’est pas respecté par une minorité d’usagers. Ce constat vaut pour les déplacements piétonniers dans les lieux où le port du masque est obligatoire.
La restauration de la journée de carence est également problématique. Pour éviter une ponction financière conséquente, des agents-es ne présentant que des symptômes légers continuent à travailler, au risque de propager le virus parmi leurs collègues de travail.
Avec nos partenaires FO et SUD, nous plaidons depuis plusieurs semaines pour le renforcement des mesures de protection pour les agents-es de l’EMS. Nous avons vraiment du mal à nous faire entendre.
Évidemment, nous nous préoccupons maintenant principalement des collègues qui travaillent en présentiel. Les collègues qui sont en télétravail à 100 %, qui sont en autorisation spéciale d’absence «covid-19 » ou qui n’exercent aucune mission en raison de la fermeture de leur établissement, ne prennent plus aucun risque de contamination par la covid-19 du fait de leur activité professionnelle.
Pour les ATSEM en activité, le risque zéro n’existe pas, loin de là.
En conséquence, nous demandons :
· une réunion de concertation avec l’ensemble des déléguées ATSEM de la DEE (sans exclusive),
· la mise à disposition de masques chirurgicaux,
· l’élargissement de la notion de personnes contact en cas de contamination par la covid-19, beaucoup trop limitée actuellement,
· la réalisation hebdomadaire de tests PCR au plus près des agents-es (sur la base du volontariat),
· la suspension de la journée de carence,
· l’accueil différencié des enfants sur la journée (vendredi soir, nous avons constaté le regroupement d’une cinquantaine de parents et d’enfants vers 18h00 devant l’école Saint-Thomas, après le périscolaire),
· l’accueil des enfants par petits groupes dans les classes,
· l’appel au volontariat d’autres agents-es de l’EMS pour participer à cet accueil,
· la réorganisation des cantines (repas dans les classes par exemple).
C’est très bien de prôner l’ouverture des services publics. Encore faut-il qu’il n’y ait pas trop d’ATSEM (et d’autres personnels d’encadrement des enfants) dans l’incapacité d’assurer leurs missions.
Nous avons vraiment la désagréable impression que l’EMS n’a pas pris la pleine mesure de la gravité de la crise sanitaire.»